Grêle
Pas de répit pour les vignerons avec encore une année douloureuse marquée par le gel de début avril et le grêle de début juin. Des orages dévastateurs ont frappés nombre de régions agricoles. En Gironde c’est le Pays Foyen qui a été particulièrement touché, traversé par une bande orageuse de plus de 10 km, détruisant localement 100% de la production, avec des stigmates qui mettront bien 2 ans à cicatriser. Si le moral n’y est pas, il faut malgré tout se redresser et reprendre les choses en main.

Vignoble Univitis – Les Lèves et Thoumeyragues – 09/06/22
Retaille de la vigne après la grêle
On admet que l’on peut retailler la vigne jusqu’à la mi-juin (du 15 au 21 juin). Au-delà, c’est inutile, la vigne retaillée n’aura pas le temps d’aoûter.
- En cas de chutes de grêle précoce (avant le 15 juin) :
- si tous les fruits sont détruits et que les rameaux sont éclatés et pelés jusqu’à leur base, la retaille s’impose. L’objectif est de favoriser la repousse de sarments corrects pouvant servir de support à la prochaine taille hivernale, et d’éviter les développements faibles et buissonnants sur l’ensemble des parties blessées de la souche.
- si les rameaux herbacés ne sont ni éclatés ni pelés et qu’il reste des inflorescences intactes, il est inutile de retailler, le développement des entre-coeurs contribuera au renouvellement de la végétation.
- En cas de chutes de grêle tardives (fin juin, juillet et août) :
- Vignes adultes : laisser la vigne en état et ne jamais envisager la retaille. Si possible, éliminer les grappes atteintes, qui risquent de développer du rot blanc ou du botrytis. Cela permet également de soulager la vigne en réduisant la charge pour adapter le ratio SFE/P à une surface foliaire réduite.
- Jeunes vignes ou ceps faibles aux réserves limitées : soulager la souche en faisant tomber les grappes.
- Dans tous les cas : assurer une protection tardive du feuillage contre le mildiou et l’oïdium. Il est impératif de protéger les repousses issues des entrecoeurs ou des contrebourgeons contre le mildiou, de façon à favoriser un aoûtement des bois qui sera plus tardif. La période de croissance et d’aoûtement étant retardée, il est indispensable de prolonger les traitements plus lontemps que d’habitude.
Comment retailler la vigne après des dégâts de grêle précoce ?
Il s’agit de maintenir 4 à 5 pousses vigoureuses par souche :
- Sur les vignes taillés en Guyot simple ou double, il faut rabattre les longs bois en laissant 2 à 3 bourgeons à leur base. Les bourgeons verts mais pelés par la grêle sont rabattus au sécateur à un demi centimètre. C’est le cas notamment des pousses vertes pelées portées par les coursons.
- Vignes conduites en Cordon de Royat, il suffit de sectionner au sécateur les rameaux à un demi centimètre du bois du courson. Il est également possible sur les coursons de rabattre au sécateur le bourgeon du haut du courson de façon à faire démarrer le bourrillon. Après le nouveau débourrement, on veillera à surveiller le nombre de nouvelles pousses et à en supprimer si nécessaire.
- Aucune fertilisation azotée n’est nécessaire, car l’azote apporté ne sera pas disponible au moment du redémarrage des yeux et pourra accentuer les risques de Botrytis. Pour la même raison, il faut surveiller le développement de la végétation et la palisser le plus soigneusement possible.
Quelles recommandations pour aider la vigne sur le reste de la saison ?
S’il reste un peu de feuillage et quelques grappes, le risque immédiat est le Black Rot. Dans tous les cas il faut impérativement poursuivre la protection phytosanitaire afin de préserver au mieux le végétal restant.
Il n’existe pas de réelle solution cicatrisante, une application de valériane ou d’extrait fermenté de consoude peut être utilisée en AB et Biodynamie.
Dans les cas où 100 % de la végétation a été détruit, s’il y a des repousses, celles-ci seront très fragiles et devront être protégées.
Un écimage peut favoriser le départ d’entre-cœurs sur la partie basse du sarment.